Un soldat né à Quesnoy et qui débarqua en Provence en 1944
Raphaël Debever est né le 31 octobre 1920 à Quesnoy sur Deûle au hameau du Pacau. Il décède à Toulouse en 2000. Son père Edmond était employé au service de la reconstruction en 1921. Germaine, sa maman, était alors ménagère. Sa famille déménage ensuite vers Lambersart. Germaine reviendra à Quesnoy à la fin de sa vie et habitera, avec sa soeur Marie,  une petite maison au hameau du boeuf, rue de Comines.
Sources : Archives municipales de Quesnoy sur Deûle - dénombrement de 1921
Sources : Archives familiales de Michel Debever, fils de Raphaël Debever - Valentine (ma grand-mère) - Germaine maman de Raphaël et Rosalie sa belle soeur 
En 1940, juste devant l'avancée allemande,  il  aide sa Tante Julia qui avait un commerce aux Halles de Lille à évacuer un/des camion/s jusqu'à Moissac dans le Tarn et Garonne. 

En 1941, il tente de rallier l'Angleterre dans l'espoir d'être incorporé comme aviateur. Malheureusement, le réseau qui devait lui permettre de rejoindre l'Angleterre grâce à un avion anglais réalisant des missions de liaison secrète entre France et Angleterre a été dénoncé. 

Il décide alors de prendre le risque de quitter la zone interdite Nord-Pas-de-Calais-Somme, de franchir la 1ère ligne de démarcation sur la Somme puis de franchir la 2ème ligne de démarcation (France occupée-France libre) à Bazas et d'aller jusqu'à Marseille.

Sur la somme, à Abbeville, il a franchi l'obstacle par l'entremise des tenanciers d'un débit de boissons. 

À Bazas en Gironde, à la sortie de la gare, il a failli se faire "cueillir" par une patrouille allemande et n'a du son salut qu'à une porte de couloir, anonyme, qui s'est ouverte pour le soustraire in-extremis à l'arrestation et le tenir "au chaud" le temps de le remettre sur un chemin de passage en zone non occupée. 
 
 Arrivé à Marseille, ayant toujours en vue de rejoindre l'Angleterre, Raphaël s'est renseigné sur la possibilité d'aller en bateau jusqu'à Gibraltar. Las, il n'y avait plus de bateaux à destination de cette possession anglaise et tout était surveillé. Par défaut, il a alors signé un engagement dans l'artillerie coloniale, il s'est alors retrouvé au Sénégal, à Dakar. 

Lorsque les Français ont repris le combat au côté des Américains, il s'est retrouvé au Maroc, où son unité a été dotée en matériel US. 

Ensuite ce fut l'Algérie, la Corse, le débarquement de Provence, la bataille de Toulon, les combats dans les Alpes en  Maurienne et la remontée de la vallée du Rhône vers le Nord, les durs combats en 1944 autour de la poche de Colmar (où il a failli perdre les pieds par gelures dans ses brodequins.  Les doigts de pied ont été sauvés, in-extremis, par un tube de pommade vitaminée américaine trouvé "par là" et qu'il a utilisé sans prescription médicale. ), Mulhouse, la traversée du Rhin et l'entrée en Allemagne-Autriche avec les batailles de la Forêt-Noire et du Haut-Danube.

 Il s'agit en fait du parcours de la 1ère Armée française avec De Lattre de Tassigny (Rhin-et-Danube) avec une citation à la clé. 
 
En Indochine, deux autres citations s'ajoutèrent à son crédit, dans des situations dangereuses des situations dangereuses dont il est sorti indemne grâce à sa pugnacité, son sang-froid, et à la chance qui l'a accompagné durant les sept années et demie vécues en temps de guerre.  
 
Sources : Archives familiales de Michel Debever, fils de Raphaël Debever - Photo prise au milieu de l'année 1945
Il était alors maréchal des logis  au II/RACAOF (2ème groupe du Régiment d'artillerie coloniale d'Afrique occidentale française) et portait la croix de guerre 39-45 avec étoile de bronze.
Sources : Archives familiales de Michel Debever, fils de Raphaël Debever - Distinctions et médailles
En fin de carrière militaire il avait atteint le grade de lieutenant de l'Artillerie coloniale. De retour à la vie civile il eut le droit de porter : 
 
  • La croix de guerre 39-45 (étoile de bronze pour citation à l'ordre du régiment) 
  • La croix de guerre Théâtre des Opérations Extérieures (étoile de bronze pour citation à l'ordre de la Brigade et étoile d'argent pour citation à l'ordre de la Division) 
  • La croix du combattant 39-45 
  • La médaille coloniale agrafe "Extrême Orient" 
  • La médaille commémorative Guerre 39-45 agrafe "Libération-Allemagne" 
  • La médaille commémorative Campagne d'Indochine 
  • La croix de Chevalier de la Légion d'Honneur (à titre militaire)  
Tous mes remerciements à Michel Debever son fils pour les informations transmises et les photos