Les combats de la Libération du 3 septembre 1944
Le dimanche 3 septembre 1944, alors que l'armée allemande se repliait vers la Belgique et vers l'Allemagne, un groupe de FTP engagea le combat contre une unité équipée avec un blindé léger armé d'un canon. L'attaque se déroula entre le carrefour dit du "calvaire" à Verlinghem, et la ferme de Mr et Mme Catrix de la même commune.  Parmi ces Résistants, on comptait des Quesnoysiens.  Trois seront tués.
Sources Géoportail - Remontons le temps - vers 1950 - les traits rouges indiquent la poisition initiale de l'unité allemande, les deux traits rouges, la zone des combats et la ligne bleue, la large et profonde "becque" qui serpente dans la plaine pour rejoindre plus loin, la Deûle
Témoignage de Monsieur Jean Claude Catrix de Verlinghem le lundi 21 mars 2018. 

Le 03 septembre 1944, un convoi militaire en retraite avec un auto-mitrailleuse ou une voiture blindée armée d'un petit canon (Mr Jean Pierre Berghe parle d'une chenillette) ayant passé le carrefour du calvaire de Verlinghem se dirigeait vers le fort du Vert Galant.

Il fut attaqué par des Résistants postés dans les champs situés en face de la ferme. Les soldats allemands ont d'abord pensé que les tirs venaient du hangar de la ferme de mon grand-père et ils y ont jeté des grenades incendiaires. Le hangar prit feu et fut détruit. Les tirs ne s'arrêtant pas, ils se rendirent compte que ceux-ci provenaient des champs où s'étaient postés les Résistants. Des soldats allemands se mirent alors à les poursuivre dans la plaine et l'arme lourde du véhicule fut mise en œuvre. Des Résistants furent tués.  

Il y eut un Résistant qui tenta de se réfugier dans la ferme Lepers au hameau du Corbeau (Ferme de Mr Fagot actuellement) et il y fut tué. 

Pendant les combats, maman s'était cachée dans la cave avec Lucienne Gotgeluck et mon grand-père. Papa, fiancé avec maman avant guerre, était prisonnier de guerre en Autriche. Mon grand-père demanda donc à maman de ne pas le laisser seul à la ferme. Les convenances de l'époque interdisaient ce genre de situation et, grâce à la Croix-Rouge, papa et maman se marièrent par procuration de France à Autriche. Elle put ainsi habiter à la ferme avec mon grand-père avec une grand tante et un grand oncle. Pour ne pas être seule, Lucienne, de condition modeste, était venue aider et vivait à la ferme pour tenir également compagnie à maman.  

( Lucienne Gotgeluck est bien connue de nombreux Quesnoysiens, elle fut pendant de très nombreuses années, dame de service de l'Ecole Maternelle Publique de Quesnoy)

Témoignage de Monsieur Monsieur Jean Pierre Berghe de Verlinghem le lundi 21 mars 2018. 

Bien sûr que je me rappelle de ce jour, j'ai connu d'ailleurs, un des Résistants habitant Verlinghem, rallié, il me semble, assez tardivement à la cause FFI. J’avais 4 ans mais ce souvenir est encore très vivace. Avec quelques autres mal armés, ils avaient tiré au fusil de chasse et peut être un modeste revolver sur une chenillette allemande armée d’un canon et d’une mitrailleuse. J’ai le souvenir de cette journée car j’étais avec ma mère. Nous habitions alors  à « La Croix » et l’arrière de la maison donnait vue sur les champs, loin jusqu’au Vert Galant. Elle m’avait pris dans ses bras et, de l’étage, par la lucarne nous voyions le hangar de la ferme Catrix s’enflammer après la riposte des Allemands. 

J’ai su plus tard qu’à plusieurs ils s’étaient repliés en suivant le cheminement d’un large fossé tout proche. D’autres pensaient être aussi à l’abri au milieu du champ de blé.

Trois Résistants quesnoysiens furent tués :
  • Louis Deseigne né le 14 novembre 1919 à Rosendaël,  
  • Maurice Verslype, né le 24 novembre 1924 à Quesnoy sur Deûle 
  • Paul Selvais né en 1912
Tous trois sont enterrés au cimetière de Quesnoy sur Deûle.
Photo Jmd
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On retrouve les noms de ces Résistants dans une liste qui m'avait été transmise en 2016  par Monsieur André Becquet fils. Cette liste fut  établie le septembre 1944 et retrouvée dans les archives de son père. Monsieur André Becquet fut également reconnu comme "French Helper" par les autorités alliées pour avoir hébergé en 1944, un aviateur américain tombé près de Bruges.

Ce document qui avait subi les outrages du temps  a fait l'objet d'une tentative de retranscription.
Curieusement, seuls trois noms de cette liste ont été retrouvés dans les listes des dossiers de Résistants archivés au Service Historique de la Défense à Vincennes
  • Maurice VERSLYPE (cote GR 16 P 591245) - Il habitait au hameau du Coeur Joyeux  et avait participé à des sabotages en 1943. Homologué FFI dans le mouvement FTPF Nord du 1er août 1944 au 3 septembre 1944.
  • Louis DESEIGNE (cote GR 16 P 179047)
  • Paul André SAINGIER (cote GR 16 P 530417)

Pour les Résistantes, des recherches complémentaires devraient être faites avec leurs noms de naissance. Pour Lucien MOREL, le manque d'informations ne permet pas une recherche efficace parmi tous les MOREL présents dans les listes. On sait seulement qu'il habitait au "Complivois" à Wambrechies.

André NICOLIN, commandant le groupe où était présent Maurice VERSLYPE, était né le 17 juin 1913 à La Madeleine. Il a un dossier coté GR16 P 444680  au SHD de Vincennes et a été homologué FFI et probablement également dans le mouvement FTPF Nord.

Le groupe de Résistants qui attaqua un convoi allemand le dimanche 3 septembre 1944 dans l'après-midi était composé d'hommes habitant Quesnoy et ses environs. La présence d'un engin blindé est attestée par le fait que Maurice Verslype  a été tué par un obus qui l'avait atteint de plein fouet.
Sources : dossier SHD de Maurice Verslype
Sources : dossier SHD de Maurice Verslype